28 June 2023
Il y a quelques semaines, lorsque la voiture passait Louvicourt en route vers la grande ville de Sherbrooke, mon cœur un peu flottant d’émotions m’a inspiré.
À 23 ans, on est adulte, mais on est enfant. On a besoin de toute la liberté que l’on désire pour sortir, mais on est tellement content quand la figure maternelle nettoie nos vêtements et qu’elle nous nourrit de quelque chose de plus soutenu que des « ramens » à l’appart. Ma vie à Sherbrooke, je l’aime, mon programme d’études, je l’adore.
Il y a tellement de choses à voir, c’est magnifique, je suis contente de vivre cette expérience-là. Chaque fois que j’y suis, je suis bien et j’apprécie d’y retourner. Par contre, il m’y manque quelque chose d’important que je ne retrouve que lorsque je reviens chez nous, dans mon Abitibi-Ouest. En Abitibi-Ouest, à Palmarolle, c’est de me lever le matin et d’entendre mon petit frère de 6 ans crier : « Mamaaaannnn ! Je m’en vais jouer dehors avec Wiiiiillll !».
C’est de prendre la voiture et de rouler tranquillement jusque chez ma tante, à quelques avenues de chez moi, juste pour aller jaser avec ma cousine et mon cousin. C’est de revenir chez moi par le chemin de l’épicerie et de rencontrer grand-mère et grand-père. Le hic, c’est qu’ils sont chacun de leur côté parce qu’ils ne se sont pas consultés avant d’y aller et qu’ils achètent les mêmes choses. C’est de rouler dans ma rue et de saluer tous mes voisins en souriant, parce qu’ils sont dehors et qu’ils me connaissent tous.
En Abitibi-Ouest, c’est de pouvoir envoyer la main à chaque personne qui passe en marchant ou en pédalant devant la maison. C’est de jouer aux cartes avec ma mère dans la cours arrière et de voir arriver la famille à l’improviste pour se baigner. C’est d’ensuite retourner à l’épicerie pour pouvoir se préparer un bon souper de famille imprévu et de l’apprécier, avant d’aller s’asseoir autour du feu. En Abitibi-Ouest, c’est d’aller se coucher le soir après cette journée-là et d’esquisser un sourire en y repensant, parce que même si on pense souvent qu’ailleurs pourrait être mieux, on se rend compte en y étant allé que les choses qui nous rendent le plus heureux sont juste sous nos yeux… Et pour moi, elle sont dans mon Abitibi-Ouest !
Texte d’Abellia-Rose Audet, participante à la bourse d’étude Vivre en Abitibi-Ouest.