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Macamic | Une municipalité, une histoire

28 novembre 2025

Macamic

Le chemin de fer transcontinental était à peine terminé dans les années 1910, qu’on savait déjà que « Makamik » allait devenir importante. Cette ville trouverait à tirer son épingle du jeu par le croisement du chemin de fer et du lac Macamic qui permet le transport de gens et de bois. C’est sans compter l’emplacement au beau milieu de la plaine argileuse nordique à faire rêver les agriculteurs du Québec. En 1920, déjà 2300 personnes avaient répondu à l’appel de la colonisation pour s’y établir. Vite, la municipalité s’est hissée durablement au deuxième rang en population en Abitibi-Ouest, derrière La Sarre. En développement de résidences en bordure de l’eau depuis quelques années, cette ville de services de proximité pour de nombreuses municipalités de l’Est de la MRC, englobe également l’ancienne municipalité de Colombourg depuis 2002.

Les coups de génie comme celui du puissant Curé Tremblay en 1929, ont concouru à amener Macamic encore plus haut. Le prêtre se hâtant à aller recruter des gens dans la municipalité de Saint-Ignace-du-Lac, prévu d’être inondé par le rehaussement du lac Taureau dans Lanaudière, en a surpris plus d’un. En fait, il arrivait tard puisque les promesses d’établissement des colons pour d’autres régions étaient presque toutes signées. Toutefois, chacun avait une ou deux vaches à vendre dont ils souhaitaient se départir. N’ayant pas froid aux yeux, le Curé Tremblay ainsi que son acolyte l’agronome Rioux, ont acheté à la pièce toutes les vaches de Lac-Ignace. Bilan : 270 bêtes à faire traverser sur une distance de 20 milles par un chemin inhospitalier, avant de prendre le train pour 24 h de trajet de Joliette jusqu’à Macamic. Non seulement, toutes les vaches laitières se sont rendues, mais elles ont donné un considérable élan en avant aux familles agricultrices de Macamic par l’augmentation du cheptel sur les fermes.

Si cette épopée de jadis a fait grand bruit dans les journaux de l’époque, l’ancien député Émile Lesage, natif de Macamic, est parvenu à faire construire à Macamic le grand sanatorium de l’Abitibi-Ouest. À la suite de la fin de la tuberculose, il est devenu le Centre d’hébergement pour soins de longue durée. Par décret, le principal point de service du ministère des Transport du secteur fut aussi octroyé à Macamic permettant ainsi de miser non seulement sur les emplois agricoles, forestiers ou de services de proximité, mais aussi dans les services publics.

Longtemps vu comme le centre de commerces de proximité des villages plus à l’Est et au Sud, Macamic a tout pour qu’on n’ait pas besoin de se déplacer ailleurs. Par exemple, si vous êtes en secondaire 3, vous êtes à l’école secondaire Le Séjour de Macamic à côté du skatepark. Vous allez manger au restaurant avec de nouveaux amis récemment emménagés à Fortin-les-berges, après être passé chez Desjardins, puis à l’épicerie pour le pique-nique du lendemain à la Tour du Grand Héron. Ensemble, vous allez marquer des buts au hockey au Centre Joachim-Tremblay, pendant que votre mère écoute une entrevue du chanteur et professeur Gilles Parent à TVC9 (produite par Radium média), expliquant qu’il est allé chanter joyeusement pour les aînés et les enfants à la bibliothèque municipale. Quant à lui, votre père revient d’aller pêcher au pont couvert suite à son shift à la quincaillerie tout en négociant un bon prix pour le nouveau mobilier de salon agencé de Meubles Brandsource Ouellet, ouvert depuis des temps immémoriaux. C’est signé. Ils viennent livrer le lendemain.

Finalement, impossible de clore sans parler de l’identité forte de Colombourg fusionnée à Macamic en 2002. Le territoire du secteur de Colombourg voit encore se dérouler une somme d’activités intéressantes organisées par des familles locales qui se serrent les coudes autour de leur école, de leur bibliothèque, du magnifique gîte dans l’ancien presbytère, des pièces de théâtre dans l’ancienne grange de M. Morin et des chèvres qui mangent dans nos mains à la Fromagerie Fromabitibi. Tout en mangeant du proverbial sucre à la crème de la recette de Mme Plante, que dire aussi de la Montagne à Fred, si ce n’est la stupéfaction d’une vue imprenable au sommet où se trouve une immense plage de roche. Il y a 8000 ans, quand le glacier s’est retiré de la région et qu’une mer d’eau douce recouvrait tout, les canots d’écorce des premiers autochtones ont accosté sur ces hauteurs qui étaient l’archipel abitibien. De là, tout devenait possible. L’ancien veuf et vendeur itinérant de linge pour dames Fred Roy qui l’a découvert au bout de sa terre, l’a documenté et popularisé jadis en l’ouvrant au public, se doutait bien qu’il fascinerait les gens comme vous. Quand vous y serez, n’oubliez pas de regarder au sol : Les bleuets abondent.

Un texte de Guillaume Beaulieu

Ce projet a été réalisé grâce au soutien financier du ministère de la Culture et des Communications.