Dupuy | Une municipalité, une histoire

Dupuy

Le rythme cardiaque du village de Dupuy est très rapide. Ça se comprend puisque son cœur est : le Centre récréatif et il s’y passe toujours quelque chose. Mouvements gracieux de patinage artistique, tournoi de hockey social, souper de remerciement des nombreux bénévoles dans la grande salle, réception pour des noces, méchoui, brunch pour accueillir les nouveaux arrivants. Pour prendre le pouls de ce rythme effréné, voyez le dévoué Serge Gervais coordonner le tout et se lancer dans des contacts aux 4 coins de la place pour que l’événement soit couronné de succès. Comme si à chaque fois, il s’agissait d’aider un de ses amis proches. De plus, si vous demandez Cécile Rochette déjà habituée à embellir le village, de vous décorer la salle, vous serez aux anges. Qu’on se le tienne pour dit : vous n’êtes pas obligé d’habiter Dupuy pour profiter des activités. On a les bras ouverts et les nouveaux arrivants peu habitués aux sports d’hiver ou d’été trouveront des gens patients pour les initier. Prêt de raquette et de patins à la clé.

L’attrait de la nouveauté ne tient pas qu’à l’accueil des gens qui sont de jeunes pousses côtoyant ceux dits « de souche », ni qu’à la jeunesse nombreuse qui peuple l’école primaire. Cela trouve aussi un terreau fertile pour les jeunes pousses d’essence singulières au sens propre, qui nourrissent les bœufs à la dynamique Ferme Lafontaine-Noël. Les sillons des champs sont pleins de promesses, mais l’histoire pour sa part, a laissé dans son sillage un personnage inspirant qui force le respect : le bon Docteur Balthazar bravant les éléments 365 jours par année pour accueillir par l’enfantement, les nouveaux visages sur terre. La nouveauté est aussi dans les rayons de la bibliothèque locale et une des bénévoles vous en parlera avec plaisir, tout en vous posant des questions sur vos goûts personnels. Finalement, la nouveauté est aussi dans les rayons de l’esprit quand on pense aux anciennes festivités originales qui ont ponctué les dizaines d’années : Spectacle de la Chorale des Boute-en-train (qui s’est fondue ensuite dans la Troupe à cœur ouvert), Festival de la Boue, Beach party intérieur… dans l’aréna, un défi gourmand chronométré au restaurant du coin et un 9 trous de Golf.

Le comble au début des années 2000, c’était le 100^e anniversaire de la localité qui fut une des plus impressionnantes festivités historiques de l’Abitibi-Témiscamingue de la décennie. On pourrait parler du livre géant de 2 mètres de haut racontant l’histoire locale ou encore du long tour guidé en cariole pour faire l’interprétation de l’histoire, mais ce qui reste le plus fabuleux n’est pas inscrit dans la programmation. C’est l’élastique d’appartenance. C’est comme si tout le salaire des moments de joie intenses et gratuites vécus à Dupuy par des amis d’Abitibi-Ouest et des anciens de la place, était repayé d’un coup au village en un été, sous la forme d’une foule compacte et fébrile qui s’était fait agripper par le cœur pour répondre : « PRÉSENT », à l’appel du 100^e. Quand on génère du plaisir, qu’on est recevant et qu’on le fait avec générosité pure, plusieurs savent s’en souvenir. C’est comme si le cœur battant de Dupuy pompait pour réchauffer jusqu’aux extrémités, jusqu’au jour où le sang revient en direction du cœur.

Un texte de Guillaume Beaulieu

Ce projet a été réalisé grâce au soutien financier du ministère de la Culture et des Communications.